… mourir me font…
19 décembre 2010 § Poster un commentaire
Depuis la chanson qui observe le phénomène (Strapontin)
à celles qui en disent le tourment (Au final, Robinson, Sans toi) en passant
par celles qui j’espère en font ressentir le vif, l’irremplaçable et la légèreté
(Ne change pas demain, Que je cherche à parler d’elle, Balancelle, …)
Strapontin
19 décembre 2010 § Poster un commentaire
Amours enfantines
Tu veux ma tartine
Contre un gros bisou
Amours débutantes
Tu crois que ta tante
Nous a vus jeudi ?
Amours de vacances
Piètres manigances
Au bal du quinze août
Il faisait froid le soir où ton car est parti
Amours de passage
Un corps, un visage
T’as mon numéro ?
Le salon dans le noir et la tête au carreau
Ciné, zéro
Télé, j’éteins
Amours solitaires
Départ pour Cythère
Sur un strapontin
Amours un peu vaches
Lanières, cravache
Y’a qu’à demander !
Amours pas très nettes
T’as sur internet
Tout ce que tu veux !
Amours impossibles
Si haute est la cible
A quoi bon bander !
J’ai rêvé de ta main caressant mes cheveux…
Amours pas de chance
Écrire à l’agence
Remise au comptant
La photo d’Etretat, je l’ai gardée longtemps
Dix heures, j’attends
Deux heures, j’éteins
Amours solitaires
Départ pour Cythère
Sur un strapontin
Ne change pas demain
12 décembre 2010 § Poster un commentaire
Chacun nos amours, leur lot de peines et de joies
Et leur durée de vie qui tient à si peu quelquefois
Voilà tant d’années, et ce me semble tout à l’heure
Que tu me combles et bouscules le cœur (bis)
Ne change pas demain, oh non, ne change pas demain
Le bonheur a plaisir à faire avec nous le chemin
Ne change pas demain, ne change rien
« C’est dans les vieux pots la meilleure soupe » à ce qu’on dit
Et si on a des jours un tantinet moins d’appétit
Savourons-en mieux le goûteux fondant de nos corps
À feu plus doux mais ça attache encore (bis)
Ne change pas demain, oh non, ne change pas demain
Le bonheur a plaisir à faire avec nous le chemin
Ne change pas demain, ne change rien
L’amour, direz-vous, se moque bien de nos chaussons
Fantasque, il vit au jour le jour, n’a que sa folie pour raison !
Mais comment expliquer, d’un regard à la dérobée
Ce trouble alors et ce souffle coupé ?
J’aurai beau toujours te prier de ne rien changer
Je sais qu’avec le temps tu ne pourras pas t’empêcher
Si par aventure on devait se rester fidèle
De peaufiner sous mes yeux le modèle (bis)
Ne change pas demain, oh non, ne change pas demain
Le bonheur a plaisir à faire avec nous le chemin
Ne change pas demain, ne change rien
Parcours fléché
10 décembre 2010 § Poster un commentaire
Fol amour
Puis fil des jours
Puis tendre amour sans histoire
Aussi grand
Que soit l’élan
S’infléchit la trajectoire
Le voici
Tout adouci
Qui s’en devient à son tour
Tendre histoire mais sans amour
Rein et calcul
1 décembre 2010 § Poster un commentaire
Les patates, douze, les carottes sont que huit
Et nous deux, quoi de neuf ? Oui, nous deux, quoi de neuf ?
Les patates, douze, les carottes sont que huit
Et chou blanc pour qui hésite ou va trop vite
Elle :
Si je te compte aujourd’hui
Au nombre de mes amis
Dommage qu’on se connaisse au fond qu’à demi
Plutôt que tout calculer
Si on se laissait aller
Lui :
T’as des bosses, je l’avoue
Que je mate comme un fou
J’ajoute jambes, cheveux et je retiens tout
Regard combien séduisant
J’ai le cœur à plus de cent
Les patates, douze, les carottes sont que huit
Et nous deux, quoi de neuf ? Oui, nous deux, quoi de neuf ?
Les patates, douze, les carottes sont que huit
Et chou blanc pour qui hésite ou va trop vite
Lui :
Opération commando
Quatre agrafes dans le dos
Surtout ne pas déchirer le papier cadeau
En deux temps, trois mouvements
Oh, bon dieu, tu fais comment !
Elle :
Sous peine de résultats
Tirant un peu vers le bas
De somme, il a grand besoin, le petit soldat
Je te laisse un numéro
Fais signe, hein ! N’attends pas trop
Les patates, douze, les carottes sont que huit
Et nous deux, quoi de neuf ? Oui, nous deux, quoi de neuf ?
Les patates, douze, les carottes sont que huit
Et chou blanc pour qui hésite ou va trop vite
Nos amours, poids et mesures
Le problème, rien n’est sûr
C’est pour ça, tu vois, qu’il faut qu’on en profite
Robinson
20 novembre 2010 § Poster un commentaire
La plage était en plein midi
On aurait dit le Paradis
Tant le sable était tendre
Tant le bonheur semblait acquis
Tout naturellement à qui
Venait à s’y étendre
La mer… à s’en déboussoler
Et tout ce ciel à contempler
Sans tache d’ombre aucune
Les jours heureux que nous coulions
Plus riches que tous les galions
Du fond de la lagune
Alors…
Est-ce le clapotis de l’eau
Par trop discret
Quand elle rêvait en secret
Pour ce tableau
D’une vague de tous les diables
Ou est-ce ma foi qu’ici-bas
Une femme au paradis ne va pas
Sans poser décidément de problème irrémédiable ?
Vint un jour ce cadre gracieux
A paru tout perdre à ses yeux
De son charme sauvage
Elle a rembarqué ses ballots
Et s’en est déserté l’îlot
Pour de nouveaux rivages
Combien de temps ai-je pleuré
À guetter ce que la marée
Ramenait à la grève ?
Combien de fois sur les brisants
Ai-je cru entendre impuissant
S’abîmer tous nos rêves ?
Et puis…
Un beau matin de calme plat
Je l’ai trouvé
Traînant tel un tambour crevé
Il était là
C’est à peine reconnaissable
Tant était miné par le sel
Son cou son ventre ses yeux et ses ailes
Dépouille en une semaine ensevelie sous le sable
Oiseau mort tout comme l’amour
Enfoui sous le sable des jours
D’une plage des îles
Amour mort tout comme l’oiseau
Rongé par le sel de ces eaux
Qui perlait à mes cils
Sel et sable larmes et temps
Aussi loin que la vue s’étend
Que de cœurs en dérive
Que de sillages dans l’azur
Dont le tracé n’est plus très sûr
Et de Robinson plein les rives
Que je cherche à parler d’elle
16 novembre 2010 § Poster un commentaire
Que je cherche à parler d’elle
Je dis : « C’est une dentelle
De satin
Un velouté de pétale
Un chuchotis de sandale
Au matin
Une eau pure de ravine
Une note qu’on devine
Mélodie
Un secret de coquillage
Une ombre bleue du feuillage
À midi
Voici que soudain
C’est un
Chaton en colère
Un fichu gazouillis de perchoir
Et l’instant d’après
Le frais
D’un lagon d’eau claire
Un rideau qu’on tire pour le soir
La veinure d’une estampe
Un frémissement des tempes
Des ennuis ? –
C’est un silence de plume
Une lampe qui s’allume
Dans la nuit
Balancelle
16 novembre 2010 § Poster un commentaire
Ton sourire est, tu sais, comme une balancelle
Brise légère, onde soyeuse, allure aisée
Pleine cargaison de baisers
Voile blanche au matin, au soir une étincelle
Et ce friselis de leurs ailes
Qu’ont les oiseaux
Dans ton sillage bleu
Ton sourire est, tu sais, comme une balancelle
À l’horizon des jours heureux
Mais des fois les grands vents font du zèle
Insomnie, moutons blancs, vague à l’âme, bec dans l’eau
Bouteille à la mer, tout ballot…
Ton sourire est, tu sais, comme une balancelle
Orage éclair, lame de fond, c’est l’avarie
Et le courant qui nous charrie
Tu fais brûler le riz, j’ébrèche la vaisselle
L’écume des jours s’amoncelle
Dans les roseaux
La coquille de noix !
Ton sourire est, tu sais, comme une balancelle
Alors souris, souris quand même
Puis dis-moi que tu m’aimes
Ou je me noie
Sans toi
19 septembre 2010 § Poster un commentaire
Je respire où tu palpites
Tu sais à quoi bon hélas
Rester là si tu me quittes
Et vivre si tu t’en vas
Que veux-tu que je devienne
Si je n’entends plus ton pas
Est-ce ta vie ou la mienne
Qui s’en va ? Je ne sais pas
Sans toi*
Sans toi toute la nature
N’est plus qu’un cachot fermé
Où je vais à l’aventure
Pâle et n’étant plus aimé
Sans toi tout s’effeuille et tombe
L’ombre emplit mon noir sourcil
Une fête est une tombe
Le pays est un exil
Sans toi*
De quoi puis-je avoir envie ?
De quoi puis-je avoir émoi
Que ferai-je de la vie
Si tu n’es plus près de moi
Tu portes dans la lumière
Tu portes dans les buissons
Sur une aile ma prière
Et sur l’autre mes chansons
Sans toi*
Que ferai-je de la lyre
De la vertu, du destin
Sans toi et sans ton sourire
Que ferai-je du matin
Que ferai-je seul farouche
Sans toi du soir et des cieux
De mes baisers sans ta bouche
Et de mes pleurs sans tes yeux
Sans toi*
Victor HUGO (Les Contemplations – Livre Deuxième – XXV) *Ajout P.A.