Blog à part
21 janvier 2011 § Poster un commentaire
Ceci n’est pas un vrai journal et les réflexions
qu’il peut contenir ne sont guère empreintes d’actualité.
Ce sont les paroles des chansons, et quelques « comment taire? »
Je l’ai lu dans l’ journal/Que j’ me suis glissé/Sous la ch’mise
à mêm’ la peau/Sûr qu’ ça tient plus chaud/Que leur papier glacé
Eh oui, une chanson étant d’abord orale, l’élision n’y est pas rare,
mais comme à l’écrit je n’aime guère ces coupantes apostrophes,
les « e » muets – si j’ose dire – seront ici passés sous silence.
Mais pour ceux – Perec ! – que cette disparition ne gêne pas,
j’ai glissé des versions « parlées » dans le dossier titré Z’oraux.
À savoir que toutes ces chansons se partagent en deux catégories :
Morceaux choisis pour celles qu’on croise sur scène ou sur albums,
Pièces détachées pour celles à qui manque encore un destin public.
Enfin certaines sont également accessibles par thème :
Amour, Enfance, Eau, Temps, Métier, Fantaisie…
Bonne lecture.
Dans le journal
21 janvier 2011 § Poster un commentaire
Près de Gudicanal
Hier deux gamines
qui jouaient à la marelle
Ont gagné le ciel
D’un seul coup sur une mine
Je l’ai lu dans le journal
Que je me suis glissé
Sous la chemise à même la peau
Sûr que ça tient plus chaud
Que leur papier glacé
Hé!
Si le temps lui est bien couvert
Moi je connais un pull-over
Qui file un mauvais coton
Hé!
Plus personne n’écoute mon histoire
Et je traîne sur les trottoirs
Et je dors dans des cartons
Ca fait un sacré bail
Que j’ai plus d’adresse
Que je porte au long des rues
Comme un disparu
Ma valise de détresse
T’en qu’à être sur la paille
Je rêve de nature
Y’a bien pour me mettre au vert
Un coin d’hémisphère
Où la vie serait moins dure
Hé!
Suffirait d’un billet en poche
Cap sur la rade… le plus proche
Vent dans les voiles et partons !
Hé!
J’ai le couteau et les allumettes
Mais des plans sur la comète
J’ai pas ça dans mes cartons
Hé!
Les trésors que la vie nous offre
Y’en a si peu dans son coffre
Qu’elle les reprend au final ?
Hé!
Pas la presse mais je sais très bien
Qu’au matin d’une nuit de chien
On me trouvera dans le journal
Mais je repense aux gamines de Gudicanal
Vu des coulisses
20 janvier 2011 § Poster un commentaire
Que ce soit en littérature ou dans une chanson,
j’ai toujours aimé quand l’auteur se rappelle à nous,
tel un marionnettiste qui se laisserait apercevoir.
Alors assez inconsciemment, j’ai fait pareil : discrète
« envie d’une chanson » de la future maman dans Transat,
jeune papa avec « dans sa guitare » une chanson pour plus
tard, ou oeil de la nuit devenant « le sujet d’une chanson ».
Autrement plus incarnés que ces courtes apparitions, l’enfant
au dernier vers de la Longue échappée, le personnage presque
invisible de Berceuse, peut-être, mais qui trouvera sa lumière,
le chagriné de J’ai peine perdue ressaisissant plume et guitare
ou l’homme en pleine conscience au final de Zone inondable.
Sinon stricto sensu un seul titre – La caisse et la postérité –
sur ce métier de rimailleur de refrain et tourneur de ritournelle,
auquel s’ajoute une strophe de La patience, où après un premier
couplet sur le tourment du passé et un second sur la peur du présent,
c’est une promesse d’à venir que pointe peut être le doigt du guitariste.
La caisse et la postérité
20 janvier 2011 § Poster un commentaire
Van Gogh ne gagnait pas sa croûte
Rimbaud a vécu d’expédients
Molière a longtemps fait la route
Parker est mort comme un mendiant
Alors pour ce qui est du plan de carrière, si je pouvais décider
J’aimerais mieux passer à la caisse qu’à la postérité
Les chansons, déjà trois douzaines
Plus que de dates dans l’agenda
Le trac chaque fois que je rentre en scène
Et le compte-chèque en piteux état
Ma femme me prend pour une ganache, mon gosse pour un raté
J’aimerais mieux passer à la caisse qu’à la postérité
C’est pas que je sois envieux de nature
J’ai jamais guigné le gros coup
Mais la vache enragée qui dure
J’ai peur qu’à force ça gâche le goût
Aussi
Bien que je préfère à tous les palaces
Ma suite dans les idées
Je cracherais pas sur une petite place
Dans les meilleures ventes de l’été
Je fais ni la manche, ni les manchettes
Inutile d’appeler les agents
Je laisse mon empreinte sur des cassettes
Où j’enterre aussi mon argent
Les maisons de disques réfléchissent, à défaut de m’éditer
J’aimerais mieux passer à la caisse qu’à la postérité
Hé coco ! en chanson française
Tu cours dans quelle catégorie
Les Poètes-le-pied-sur-une-chaise
Ou les Musico-dernier-cri
Faci(le)
La mise en boîte, les étiquettes
Simili nouveauté !
Les petits Big Brothers qui nous guettent
Font même pas dans la variété
Chanteur français entre deux âges
Recherche public en sympathie
Qui soit pas trop branché message
Mais pas trop quand même abruti
Et qui fasse à ses chansonnettes un succès mérité
Je compte sur vous pour passer à la caisse, je m’occupe de la postérité (bis)
Au sujet de La caisse et la postérité
20 janvier 2011 § Poster un commentaire
Petite expérience de ce que j’aime être le plus au monde : un auteur. C’est à dire quelqu’un qui, évitant bien des aveuglements, savoure depuis la coulisse le plaisir discret d’y être pour quelque chose…
Et dépossédé de rien du tout car je suis assez persuadé que le vrai créateur
en fait est l’interprète, qui incarne l’oeuvre autant de fois qu’il le faut
quand l’auteur n’a fait que l’écrire un jour.
http://fr.lyrics.wikia.com/wiki/Michel_Boutet/La_caisse_et_la_post%C3%A9rit%C3%A9
Et ça m’est le même bonheur quand au coin de sa chronique parue dans la Nouvelle République des Pyrénées le 27 novembre 2010, Pierre Challier affirme : « Boutet n’est pas du genre à poser. Et avoue même qu’il aimerait plutôt passer à la caisse qu’à la postérité. »
Simple appareil
19 janvier 2011 § Poster un commentaire
Anton, Victor, Ludwig et moi
18 janvier 2011 § Poster un commentaire
La chanson du bonheur que l’on ne connaît pas
18 janvier 2011 § Poster un commentaire
Au creux du vallon
Quand descend le soir
Me vient cette envie de m’asseoir
De savoir
Où mène le long
Chapelet de mes pas
Au bonheur
Au bonheur
Que je ne connais pas
Et quand la pénombre
Glisse sur mon coeur
Je tombe de chagrin
Et les jours me reviennent grain à grain
Je ne connais pas
Connais pas
Connais pas
Connais pas mon bonheur
Turbough O’Carolan (titre original « Planxty Kelly »)
Caillou
17 janvier 2011 § Poster un commentaire
Celui qu’on traîne dans sa poche
Et qu’on met tout son cœur à serrer dans sa main
Celui qu’on lance et qui ricoche
Petit caillou à l’âme simple
Petit caillou de rien du tout
Celui qu’on a dans sa chaussure
Ceux du Petit Poucet balisant le chemin
Ceux pour la fronde et la blessure
Caillou, caillasse…
Ainsi à la surface de la terre
Partout répandu, hors du commun
Tu es à la fois – et les plus beaux sont solitaires –
Un bijou pour le grand, un jeu pour le gamin
Petit caillou du fond des âges
Que je mets tant de cœur à serrer dans ma main
Moi qui ne suis que de passage
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